Rue Goïot

L’immeuble présenté aujourd’hui n’a rien d’exceptionnel. Le nom de la rue est peut-être plus parlant pour les rémois car la « rue Goïot » est associé systématiquement à « Armée du Salut » ! Pourtant le « Nouvel Horizon », établissement de la Fondation de l’Armée du Salut, a emménagé en décembre 2011 rue de Taissy.

D’après l’affiche présente sur la façade, la démolition ne serait que partielle. Espérons que le nouvel immeuble conservera les deux plaques rappelant l’historique.

BK

L’Oeuvre Rémoise de l’Hospitalité de nuit et de la Bouchée de Pain a été fondée, en 1890, sur l’initiative de la Société du Grand-Bailla et reconnue d’utilité publique par décret du 27 juillet 1894. M. Bourge Victor-Gérard, propriétaire à Reims, rue Thiers N° 4. En 1896, il est adjoint au Maire de Reims. Victor Bourge, président de l’Asile de Nuit à Reims.

L’Hospitalité de nuit ou Asile de nuit inauguré le 11 décembre 1891 et ouvert rue des Créneaux, par la Société du Grand-Bailla, que présidait alors Victor Bourge, associé de la maison Werlé-Clicquot-Ponsardin. Ses constructions occupent un terrain triangulaire, à l’angle de la rue des Créneaux et la rue d’Ay, du boulevard Vasnier, s’élève un bâtiment isolé, composé d’un rez-de-chaussée, d’un premier étage et d’un second mansardé, et y groupent 4 oeuvres :

1° Hospitalité de nuit pour hommes, 56 lits.

2° Hospitalité de nuit pour femmes et enfants, 20 lits.

3° Bouche de Pain.

4° Cuisine populaire.

Les hospitalités sont admises pour deux nuits, un intervalle de six semaines est exigé entre deux séjours. On a reçu 5.835 personnes en 1896 (5324 hommes, 360 femmes, 151 enfants). Chaque arrivant reçoit une soupe le soir, et peut consommer sur place 250 gr de pain à la Bouchée de pain. Les deux asiles possèdent des bains-douches: une étuve à désinfection leur est commune. Chaque soir, l’administration de service lit une courte allocution pour engager à l’effort, principe du relèvement, et à la sobriété.

L’Hospitalité de Nuit, est une maison de refuge, où tout étranger, arrivant à Reims sans ressource ou sans travail, peut trouver asile et nourriture.

C’est la directrice de la maison, Mme Rosotte, qui depuis la fondation, assume la responsabilité de la cuisine, elle y déploie une activité et un talent de ménagère que toutes les femmes d’ouvriers devraient venir apprendre à son école, sachant tirer parti de tout en faisant des plats appétissants avec le minimum de dépenses. Tous les jours, à 11 heures et à 5 heures du soir, on distribue gratuitement à tout venant un bol de riz.

Du 1er décembre au 15 février de chaque année, la maison prépare pour les enfants des écoles maternelles de la ville, représentant 2.600 élèves environ, le déjeuner qui se compose d’une portion de viande et de légumes. Sept petites voitures conduites par des balayeurs attitrés transportent ces repas tout prêts, le matin à 10 h 1/2 dans les écoles de la ville où les enfants sont ainsi nourris gratuitement pendant tout l’hiver; chaque repas revient à 0 fr 25 et est remboursé à la maison par la municipalité.

Plus tard, l’oeuvre de l’Hospitalité de Nuit a complété son organisation philanthropique par l’oeuvre du Lit individuel ou prêt de couchage. Elle est pourvue à cet effet d’un matériel consistant pour l’instant de 40 lits composés d’un sommier en treillis de fer galvanisés, avec pieds démontables, d’un matelas et d’un traversin en varech, de deux draps en toile et d’une couverture en laine grise. Elle possède 10 berceaux en fer garnis.

L’oeuvre entend prêter ces lits, par période mensuelle renouvelable, aux indigents ou malades qui lui seront désignés par les Oeuvres de la ville et par les médecins, dans un but de charité, de moralité et d’hygiène. On ne peut que féliciter hautement l’Hospitalité de Nuit de cette généreuse initiative, ainsi que toute sous installation pour les malheureux. En sortant de l’Asile de Nuit, l’indigent sans mobilier ne trouve pour s’abriter que les garnis. En 1914, l’asile de nuit est en partie détruit.

Source: JLJF

 

 

 

 

 

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